Au même titre que la coupe d’amélioration et le martelage, le débardage est un terme technique courant du jargon de la sylviculture. Il fait référence à une opération incontournable consistant à transporter les arbres coupés vers un lieu où ils seront déposés provisoirement. Cela dit, sa réalisation est loin d’être une mince affaire, car elle implique l’adoption de certaines techniques : le recours aux engins mécanisés est le plus courant. Cependant, cela fait longtemps que la tâche a été conférée aux chevaux donnant ainsi naissance au termes débardage à cheval. Bien que ces nobles animaux ne représentent qu’un faible part du débardage actuel, ils apparaissent pourtant comme une alternative répondant aux préoccupations écologiques.
Débardage à cheval : définition
Le débardage à cheval désigne l’acheminement des troncs d’arbre abattus de leur lieu de coupe vers leur lieu de stockage via la traction chevaline. Bref, il s’agit du tractage des bois par des chevaux. Pour ce faire, les chevaux sont harnachés d’une bride passée par-dessus leur encolure. Ces brides sont généralement dépourvues d’œillères, leur permettant de mieux s’orienter dans les lieux difficiles d’accès de la forêt.
Les chevaux de trait : les races
Les races de chevaux les plus connues en France pour le débardage sont : le Boulonnais, le Trait du Nord, l’Ardennais, le Comtois, le Breton, le Percheron, le Cob normand, le Poitevin et l’Auxois.
Les intérêts du débardage à cheval
- Maniabilité des chevaux : dressés dès leur plus jeune âge, les chevaux sont habitués aux bruits des différents engins forestiers. Ils ne risqueront pas de s’affoler, et resteront calme dans l’exécution de leur métier. Ils ont également l’avantage de pouvoir être manœuvrés par des ordres vocaux: de simples vocabulaires suffisent pour gagner leur attention et les contrôler. Dotés d’intelligence, ils ont la faculté de réagir face aux situations critiques et de contourner les obstacles qu’ils jugent eux-mêmes dangereux, assurant ainsi la sécurité des débardeurs et de la charge.
- Empreinte minimale sur l’environnement : ce type d’exploitation préserve les forêts surtout les espaces fragiles. En effet, le passage des chevaux a des impacts négatifs minimes sur les ressources naturelles. Ils ne laissent pas derrière eux des tassements ou des ornières qui risquent d’altérer la qualité productive du sol. Leur intervention nécessite très peu d’aménagement de terrain étant donné qu’ils peuvent très bien passer par les terrains les plus impraticables. À cela s’ajoute également le fait qu’avec une source d’énergie non polluante telle que le cheval, il n’y pas de risques d’émissions de substances polluantes ou de nuisances sonores.
- Facteur de développement local : la traction animale favorise la création d’emplois et le maintien des secteurs déjà existants (l’élevage, la maréchalerie, la bourrellerie, le dressage, etc.). Elle offre également un avenir certain au tourisme rural tout en préservant un patrimoine génétique unique au monde tel que les chevaux de trait.
Les points faibles
Bien que la traction hippomobile présente plusieurs avantages, cette méthode de débardage a également ses faiblesses, à citer :
- Dépenses conséquentes: ces dépenses peuvent émaner des soins médicaux nécessaires suite à des blessures ou d’autres problèmes relatifs à la santé des chevaux. En effet, en explorant la forêt, ils s’exposent à des risques dangereux qui pourront facturer des dommages à son propriétaire.
- Lenteur dans l’exécution du travail : à part le fait qu’il nécessite un temps de préparation et d’entretien assez important, le débardage est réalisé à une vitesse assez basse par rapport à celle d’un tracteur.
- Prestation onéreuse : compte tenu des éventuelles nécessités et du temps dépensé pour ce type de débardage, il n’est pas étonnant que le prix de la prestation soit plus cher, il se situe aux environs de 60 €/h.
- Puissance limitée : côté puissance, le cheval n’est pas comparable aux véhicules motorisés. En tant qu’être vivant, il lui est impossible d’effectuer des efforts physiques sans se fatiguer et avoir besoin de repos. C’est également cette limite en termes de puissance qui explique la restriction des zones d’intervention et des poids pour le débardage à cheval. En effet, la distance de débusquage est limitée à environ 100 m et la charge ne doit pas excéder 1 m³/cheval soit environ 1 tonne.